Episode 4 : Emmanuel Kinzonzi, entrepreneur, écrivain et passionné

Difficile de résumer Emmanuel Kinzonzi en une seule phrase. Avec un parcours scolaire et professionnel long comme le bras, des projets entrepreneuriaux et des rencontres incroyables, ce jeune homme de vingt-huit ans, originaire de Villiers-le-Bel, a une belle leçon à nous transmettre : celle de toujours croire en ses ambitions.

Tout a commencé par un livre…

Pendant ses années collège, Emmanuel Kinzonzi était un peu perdu. Il fait sa scolarité en quartier prioritaire, à Villiers-le-Bel, l’une des villes les plus pauvres de France. Turbulent, il change plusieurs fois d’établissement et se contente du minimum pour ne pas redoubler.

Un jour pourtant, sa trajectoire va prendre un virage à angle droit. À la bibliothèque de son quartier, il tombe sur le livre Le Loup de Wall Street de Jordan Belfort. Même s’il est très jeune, Emmanuel Kinzonzi s’intéresse déjà de loin à tout ce qui touche à la finance, à la Bourse, au trading et à l’économie à cause du film Un fauteuil pour deux (1983). Il emprunte le livre et le dévore. C’est la révélation : il veut travailler dans ce domaine.

Il se dirige donc vers un parcours ES et décroche son bac. Comme ses résultats demeurent assez faibles, ses professeurs l’orientent vers une prépa, qui sera un échec. Bien qu’il y ait appris énormément de choses, notamment de solides méthodes de travail, Emmanuel Kinzonzi ne se reconnaît pas dans ce cursus. Ce qu’il veut, c’est du concret !

L’alternance lui semble être la meilleure solution, mais il n’arrive pas à trouver de patron. Pourtant, loin de baisser les bras, Emmanuel Kinzonzi change encore de trajectoire et s’inscrit à un BTS par correspondance. Il le prépare depuis l’île Maurice, où il part sur un coup de tête pour deux ans. Cette fois, le succès est au rendez-vous, et son diplôme en poche, Emmanuel Kinzonzi, qui ne s’arrête pas en si bon chemin, passe et obtient une licence en commerce international en alternance à l’AFNOR, puis un master au CFA du Cnam.

On peut s’en douter, avec un tel parcours atypique, Emmanuel Kinzonzi ne pouvait pas se diriger vers une carrière banale. Et effectivement…

Une graine d’entrepreneur

Déjà très jeune, quand il vivait au quartier, Emmanuel Kinzonzi avait l’entrepreneuriat dans la peau et vendait des chaussures à ses camarades.

Pendant ses études, son dévolu se porte cette fois sur les montres. En parallèle de son master, il s’inscrit à un programme d’échange de deux semaines au Canada, Récipro’Cité. L’objectif est de mettre un pied dans le monde de l’entrepreneuriat et de monter un projet. À son retour, Emmanuel Kinzonzi décide de réellement lancer ce projet, en collaboration avec un ami, Sylvain Djeassittarame.

Ainsi est née la marque Safnath Panéa. Leur première ambition était de créer une montre connectée, mais après avoir creusé le sujet, Emmanuel Kinzonzi et Sylvain Djeassittarame réalisent à quel point cela risque d’être compliqué. Mais ils refusent d’abandonner et intègrent le programme « Déterminés » de Moussa Camara, un groupe d’entraide pour les entrepreneurs.

Après six semaines intensives de formation, à présenter leur projet aux autres membres, à affiner leur business plan, leur stratégie, leurs futurs produits, Emmanuel Kinzonzi et Sylvain Djeassittarame sont repérés par un incubateur de start-up qui leur offre l’opportunité d’aller étudier à Berkeley, une prestigieuse université américaine, pendant sept mois.

Dès leur retour, Emmanuel Kinzonzi et son associé lancent un « kickstarter », de manière à se faire connaître par leurs futurs clients et à récupérer des fonds pour créer leur montre, dont le projet s’est précisé. Ainsi, très prochainement, les premiers acheteurs recevront leur première montre signée Safnath Panéa.

Un livre pour aider les jeunes

Tout a commencé par un livre pour Emmanuel Kinzonzi. Et s’il en allait de même pour les futures générations ?

Désireux d’aider et d’inspirer les plus jeunes, notre entrepreneur multicasquettes s’est lancé en 2020 dans une nouvelle aventure : l’écriture et la publication d’un livre. Je ne veux plus tricher se veut être une rétrospective de son parcours scolaire et professionnel atypique, dans le but d’accompagner les adolescents qui cherchent leur voie. Emmanuel Kinzonzi a pris garde d’écrire avec un vocabulaire simple, « jeune » pour que ses lecteurs puissent se reconnaître plus facilement au travers de sa plume.

Aujourd’hui, plusieurs établissements scolaires ont acheté Je ne veux plus tricher pour leurs élèves, et Emmanuel Kinzonzi va parler à des classes pour les inspirer. Il souhaite les aider à déterminer leur projet professionnel à partir de ce qu’ils aiment faire.

Ce qu’il voulait par-dessus tout avec ce livre, c’était transmettre un message d’espoir. Dire aux jeunes qu’ils ont le droit de rêver, et que si des portes se ferment devant eux, ce n’est pas grave, d’autres s’ouvriront.

Après tout, rien n’est totalement linéaire, et son parcours en est la preuve flagrante.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top