Photos, vidéos, illustrations, reportages, actualités… On voit de tout sur Instagram. Mais des séries ? Quand Elias Mariko décide de se lancer, il n’y en avait aucune sur Instagram. Il est donc le premier à créer une série uniquement publiée sur ce réseau social : Smorkacteur. Découvrez les coulisses de la vie de ce jeune à la double casquette de réalisateur et d’acteur.
Un jeune de cité fan de cinéma
Enfant, Elias Mariko allait au cinéma tous les mois avec ses parents et son frère. Très vite, une passion est née chez ce jeune originaire de la ville de Meaux, en Seine-et-Marne. Et à l’âge de 16 ans, c’est la révélation : ce qu’il souhaiterait, c’est être lui aussi sur l’écran de projection. Ce qu’il voudrait, c’est être acteur.
Quand Elias Mariko parle de son projet à la conseillère d’orientation de son lycée, elle sape rapidement ses ambitions. Pour elle, le cinéma n’est pas un vrai métier, il vaut mieux se diriger vers un domaine sérieux et concret.
Pourtant, acteur est un vrai métier, mais il faut le reconnaître, il est assez difficile d’accès. Il faut avoir des contacts, être admis en école de cinéma, faire face à la concurrence. Mais rien n’est impossible. Sur les conseils d’un ami du milieu, Elias Mariko va donc postuler à tous les castings qu’il peut trouver sur Internet. Malheureusement, quand on lui répond (ce qui n’est pas toujours le cas), ce n’est que pour lui dire qu’il n’est pas retenu.
Un peu découragé, Elias Mariko passe et obtient son bac STMG. Il pense se diriger vers un BTS pour travailler dans le numérique. Mais nouvelle douche froide : il n’est accepté dans aucune des formations qu’il avait choisies sur Parcoursup.
Que faire de sa vie ? Au lieu de baisser les bras, Elias Mariko va se retrousser les manches et se lancer dans un projet plus qu’ambitieux : créer sa propre série.
Smorkacteur : une série sur la vie dans les cités
Tout est parti d’un constat. En réfléchissant à ses perspectives dans le monde du cinéma, Elias Mariko a réalisé qu’il y avait des séries partout, à la télévision, sur Internet, sur YouTube… Partout, sauf sur Instagram. C’est sous cette bannière qu’il propose sa série : « La première série sur Insta ».
À ce moment-là, Elias Mariko n’a rien, ni moyens, ni matériel, ni acteurs sous la main. Il n’a qu’un téléphone et un réseau d’amis. Il envoie donc des messages à une cinquantaine de personnes ; seuls trois répondent présent.
C’est ainsi que débute l’aventure Smorkacteur, une série centrée sur les bagarres dans les cités dont Elias Mariko est témoin au quotidien. À la fois scénariste, caméraman, réalisateur et acteur, il apprend tous ces métiers sur le tas. La série cumule quelques vues et commentaires, mais ne décolle pas forcément.
Et puis, un jour, Instagram place les épisodes dans son fil. Aussitôt, les vues explosent jusqu’à atteindre 1,5 million. Le compte de la série réunit désormais plus de 10 000 abonnés. Avec cet engouement, les amis d’Elias Mariko qui avaient décliné son invitation à jouer dans Smorkacteur sont revenus sur leur décision. Grâce à cela, la série rassemble à présent une cinquantaine d’acteurs différents.
Encouragé par ce succès, Elias Mariko se lance dans une deuxième saison avec un scénario plus développé. Il crée également une deuxième série, moins centrée sur la violence cette fois pour toucher un public plus large, dont ses parents qui ont découvert son activité. Instagram le met encore en avant, ce qui lui vaut très vite plus de 100 000 vues.
Ainsi, lentement, mais sûrement, Elias Mariko se rapproche de son rêve initial : être acteur de cinéma.
Croire en son rêve pour avancer
Il n’est pas toujours facile de garder le cap lorsque l’on est dans une voie incertaine comme celle d’Elias Mariko. Après le succès de la première saison de Smorkacteur, il a été assailli par le doute et le découragement : à quoi servait ce qu’il faisait ? Il ne gagnait pas d’argent avec sa série, alors, à quoi bon ?
Il a cependant fini par comprendre que son investissement dans ce travail de réalisateur lui servirait plus tard, en lui constituant un solide portfolio.
S’il a un conseil à transmettre aux jeunes, c’est donc de ne jamais lâcher et de s’accrocher à leurs rêves. Bien sûr, il y aura toujours des personnes pour les décourager. Parfois, ce sont même les proches qui le font, pas par malveillance, mais par peur. Forcément, apprendre que son fils veut devenir acteur a de quoi inquiéter, tant ce milieu est bouché.
Mais, dans ces moments-là, il est essentiel de toujours croire en soi et de ne pas abandonner. C’est à cette condition que les rêves deviendront réalité.