Episode 25 : Clément Dechamps, le créateur du média Or Périph

Précarité, crise sociale, séparation entre la banlieue et Paris… Tant de sujets que Clément avait envie d’aborder au travers de son métier de journaliste. C’est de cette volonté de montrer la réalité des quartiers et de donner la parole aux principaux intéressés qu’est né Or Périph, un média qui promeut les initiatives solidaires autour de la capitale.

Un citoyen du monde en vadrouille

Lorsque l’on lui demande d’où il vient, il répond : « D’un peu partout. » Né à Paris, ce jeune homme de 28 ans a passé sa vie à voyager. D’origine franco-belge, il part vivre 6 ans à Rome alors qu’il est adolescent. De retour en France à 15 ans, il s’installe dans le Val-d’Oise.

Après son bac, Clément commence brièvement ses études, mais il laisse très vite tomber et va travailler au KFC en attendant de trouver sa voie. Son objectif ? Devenir journaliste. Mais avant d’entrer en école de journalisme, il doit, comme tous ses camarades, faire deux ans d’études dans n’importe quel autre domaine.

La politique l’intéresse, mais il le sait, être accepté à Sciences Po en France est très compliqué, compte tenu de l’élitisme de ce parcours. Décidé à renouer avec ses racines et à quitter le nid familial, Clément Dechamps va donc s’installer en Belgique, où l’accès à la fac est bien plus facile.

Entre-temps, il choisit de voyager de par le monde. Hormis l’Océanie, il a visité tous les continents. Ses coups de cœur ? La République démocratique du Congo et le Mexique. Très curieux et ouvert à toutes les nouvelles cultures, Clément Deschamps semblait prédisposé au métier de journaliste.

Avec son master en poche, il souhaite se lancer en presse écrite. Ce qu’il aimerait faire par-dessus tout, c’est mener de grandes enquêtes pour faire tomber des ministres corrompus. Mais, bien vite, c’est la désillusion. Les enquêtes consistent surtout à rester sur son ordinateur pour éplucher des bilans comptables. Clément est bien loin de son rêve de terrain…

Alors, il décide de créer un blog personnel pour s’entraîner. Il commence par écrire des articles, mais une nouvelle idée finit par germer dans son esprit : Or Périph.

Or Périph, le média positif des banlieues

Le projet d’Or Périph est parti d’un constat de la part de Clément Dechamps. Lui qui vit excentré de Paris a réalisé qu’il y avait une vraie séparation entre les banlieues et la capitale. On a vite l’impression que tout se passe dans Paris intra-muros, alors que tant d’initiatives et de projets sont lancés tout autour. C’est là-dessus que le média Or Périph se concentre.

Totalement autodidacte, il a choisi de filmer ses reportages au téléphone pour véritablement immerger ses spectateurs. Les vidéos sont publiées sur Instagram, pour encore plus de proximité.

Son but est de donner la parole aux personnes concernées sur des sujets sociaux. Il n’a pas simplement envie de dénoncer la misère sociale ou la précarité, il veut avant tout mettre en valeur les associations solidaires et les gens qui veulent faire bouger les choses. Lui-même reste neutre et objectif derrière sa caméra, il n’apporte aucun jugement de valeur sur ce qu’il présente. Tout ce qu’il souhaite, c’est montrer pour renseigner et susciter la volonté d’agir.

À travers les épisodes d’Or Périph, on peut voir des migrants sans-papiers, des sortants de prison, des personnes en situation de handicap, des étudiants, des chercheurs d’emploi, des mères isolées, des réfugiés politiques… Mais aussi les acteurs sociaux qui leur viennent en aide.

Tout le monde a un rôle à jouer

Avec Or Périph, Clément veut montrer que la banlieue est un terreau fertile pour ces initiatives solidaires, mais aussi qu’il n’y a pas lieu d’être fataliste. Tout le monde, à son échelle, peut agir et venir en aide aux personnes qui sont dans le besoin. Et c’est d’autant plus vrai aujourd’hui, avec la crise sanitaire que nous traversons.

L’une de ses plus grandes fiertés remonte à son premier reportage. On y voyait des femmes à Ivry-sur-Seine qui accompagnaient des réfugiés dans leurs démarches administratives et qui leur apprenaient le français. Juste après sa publication, un avocat a téléphoné à Clément Dechamps pour avoir leur contact car il voulait faire la même chose qu’elles dans sa propre ville.

Ce genre de retour prouve que Clément Deschamps a réussi sa mission, et il compte bien continuer sur cette lancée !

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