Au départ, Koko Tounkara rêvait de devenir professeur de sport. Mais la vie a fait qu’il n’a pu atteindre cet objectif. Qu’à cela ne tienne, le jeune homme ne s’est pas laissé abattre et a mis sur pied une association à destination des jeunes : APO-G. Un projet qui a largement dépassé ses espérances et qu’il compte faire encore grandir.

L’animation : le début de tout

Le parcours associatif de Koko Tounkara était loin d’être une évidence au départ. Originaire de Bobigny, et plus spécialement du quartier de l’Abreuvoir, ce jeune homme d’une vingtaine d’années a pour ambition de devenir professeur de sport. Pour cela, il devait aller en STAPS, ce qui n’a pas été possible à cause de ses résultats trop faibles.

Poussé vers un cursus professionnel, Koko Tounkara s’accroche malgré tout. Il veut un diplôme, quoi qu’il arrive, et grâce à ses efforts, il obtient son baccalauréat de comptabilité. Vient alors le moment de choisir ce qu’il va faire de sa vie, le grand saut dans le vide après le lycée.

Il finit par s’intéresser au métier d’animateur. Ce n’est peut-être pas comme celui de professeur de sport, mais il serait au contact des jeunes, il pourrait les encadrer et les aider. C’est ce qui le pousse à s’inscrire en BPJEPS Loisirs tout public. Cette formation lui donnera la possibilité d’encadrer une structure d’accueil pour les jeunes.

C’est ainsi qu’il devient par la suite directeur de centre de loisirs, ce qu’il est toujours aujourd’hui. Un métier qui plaît à Koko Tounkara, certes, mais il lui fallait plus. Voilà pourquoi il a créé une association : APO-G.

APO-G : une association dynamique dans Bobigny

L’association a vu le jour en 2016, et depuis, une distance énorme a été parcourue par Koko Tounkara et ses collègues. Cette structure est née à la suite d’une prise de conscience. Tout petit, Koko Tounkara aimait déjà l’associatif : le quartier était plein d’organisations qui faisaient bouger l’Abreuvoir et les jeunes qui y habitaient. Mais, avec le temps, ces associations ont disparu les unes après les autres.

Koko Tounkara sentait que le quartier où il avait grandi avait perdu son étincelle de vie. C’est ce qui l’a motivé à créer APO-G avec certains de ses amis. Leur objectif est très simple : faire des fêtes de quartier et occuper les petits. Ils partent de rien, sans argent, sans soutien. Mais Koko Tounkara et ses camarades parviennent à fédérer du monde autour de leur projet. On les aide bénévolement, on leur prête des structures gonflables… Leur réseau ne cesse de croître et se révèle indispensable.

Face à leur énergie et au sérieux avec lequel ils s’impliquent dans APO-G, Koko Tounkara et ses amis finissent par recevoir des aides de l’État ainsi que des locaux, ce qui n’est pas toujours facile. Une fois installés, ils réalisent l’ampleur que prend leur association. APO-G, c’était pour de vrai. Mais ils n’étaient qu’au début de leur aventure.

Des loisirs, mais aussi du soutien

Grâce aux subventions et à leurs locaux, Koko Tounkara et ses collègues d’APO-G peuvent faire grandir l’association et accueillir des jeunes pour les aider. Ils créent donc quatre pôles distincts au sein de la structure, pour englober aussi bien les loisirs que l’entraide.

Ainsi, en plus des activités de divertissement qu’APO-G organise, les jeunes de tout âge peuvent bénéficier d’un accompagnement scolaire. Par ailleurs, à chaque rentrée de septembre, tous les élèves du quartier à partir du CP reçoivent de la part de l’association une trousse complète, de même qu’une inscription au soutien. Koko Tounkara sait que certaines familles n’ont pas les moyens d’offrir du matériel digne de ce nom ou de l’aide à leurs enfants, il veut donc les aider autant que possible.

En parallèle, APO-G propose des formations pour les jeunes, notamment le BAFA, le PCA, mais aussi le BPJEPS. Ceux qui vont dans cette dernière voie ont la possibilité de faire leur stage au sein de l’association même. C’est un peu comme si la boucle était bouclée.

Koko Tounkara et ses bénévoles organisent également des séjours, dont un au ski qui a eu lieu cet hiver. Et enfin, l’association met en place des projets humanitaires, en particulier pour venir en aide à des écoles au Mali.

D’abord destinée à l’Abreuvoir, l’association de Koko Tounkara a pris de l’ampleur et attire désormais des petits de tout Bobigny. L’objectif était de donner l’exemple aux jeunes, de leur montrer toutes les belles choses que l’on peut réaliser à plusieurs dans un quartier. Et, pourquoi pas, de leur donner envie de prendre le relais. Mais d’ici là, Koko Tounkara a encore plein de projets à mettre en place, et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.